Arafat Excellence: Lettre ouverte au Maire de Grand Yoff

Monsieur le Maire de Grand Yoff

Après nous être félicité de votre présence remarquable lors de la célébration de la première Edition de la Journée de l’Excellence célébrée cette année le 11 juillet 2008, nous venons au nom de l’ensemble des Centres de Développement communautaire, comme à notre nom propre vous adresser cette note d’explication un peu plus approfondie sur les taches qu’exécutent ces dits Centres pour le développement de la Commune de Grand Yoff afin de vous permettre de prévoir quel genre de partenariat vous pourriez envisager avec ces dits centres.

Plan éducatif :

D’abord au niveau de l’enseignement maternel et préscolaire, les Centres de Développement communautaire sont les seules structures existantes hormis celle du camp Front de terre, pratiquant des prix sociaux. Grand Yoff est le Grand oublié par le programme de cases des tout petits.

Ce qui nous avait poussé à ouvrir ces centres au départ, c’est parti du constant du nombre exorbitant de mères célibataires, de mères ménagères et/ou bonnes à tout faire qui habitent le quartier. Ces dites mères étaient soumises soient au chômage, soit, quand elles avaient des filles, étaient obligées de les retenir à la maison pour s’occuper des enfants. Conséquence, le taux de scolarisation des filles étaient très faible dans nos quartiers.

Au niveau élémentaire, grand yoff ne dispose que de neuf écoles publiques pour une population qui dépasse largement 250 000 habitants. Toutes ces écoles sont des écoles à double flux avec de cohortes qui dépassent parfois 70 élèves, exception faite à Front de terre qui est devenue une école de privilégiés.

Au niveau secondaire le quartier ne dispose que de deux collèges et d’un lycée qu’il partage avec les quartiers environnants.

C’est dire, Monsieur le Maire, que Grand Yoff souffre d’un manque criard en infrastructures scolaires. C’est pourquoi les centres de développement communautaire se positionnent comme une solution alternative face aux écoles privées qui pratiquent des tarifs hors de portée des populations qui sont majoritairement démunies.

Plan socioculturel :

Les Centres de Développement communautaire polarisent l’ensemble des groupes culturels qui habitent dans leurs zones d’intervention. Toutes les réunions de ces groupes culturels sont abritées par les centres.

Pour exemple, à Arafat Excellence se relayent diolas, majacques, balantes, sérères et toucouleurs. Aussi l’ASC Arafat, le groupe Oscar de vacances et l’association des jeunes catholiques font leurs réunions et/ou leurs répétitions dans leurs locaux gratuitement.

Entre autre le centre de développement communautaire Arafat-excellence organise chaque soir et pour toute l’année des cours d’initiation au français au profit des bonnes et des ouvriers adultes.

Plan santé communautaire :

De par leur origine les Centres de Développement communautaire participent à toutes les campagnes de vaccination organisées au sein de la commune. Aujourd’hui encore, ils abritent gratuitement le Programme de renforcement nutritionnel au bénéfice des femmes enceintes et des enfants de zéro à trois ans. Les centres agissent sur la lutte contre le sida et le paludisme par des programmes de sensibilisation, d’information, de formation et de distribution de moustiquaires avec des partenaires nationaux ou étrangers.

Plan assainissement et environnement :

Les Centres de Développement Communautaire participent depuis leur création à l’assainissement du quartier par l’organisation régulière de set setal et par la gestion du programme d’assainissement des quartiers périurbains de Dakar (PAQPUD).

Les Centre de Développement Communautaire initient aussi régulièrement des programmes de reboisement afin de reverdir le quartier. Toutefois il faut reconnaître que les réalités du quartier (surpeuplement ; exiguïté ; manque d’espace de jeux ; etc.) rendent très difficile les activités de reboisement.

Plan emploi des jeunes :

Les Centres de Développement Communautaire emploient aujourd’hui plus de 80 jeunes et dans un proche avenir pourraient doubler et même le tripler ce nombre.

Bien que cette liste ne soit pas exhaustive ; on peut affirmer que Les Centre de Développement Communautaire participent beaucoup au développement du quartier et rencontrent l’adhésion des populations qui se sont appropriées le projet. Toutefois les charges de fonctionnement (loyer trop cher ; salaire du personnel enseignant et du personnel administratif ; équipement en mobilier et matériel scolaire ; etc.) pèsent lourdement sur le développement de ce centres et constituent une menace quant à leur avenir.